Sega nous gratifie d'un remake de son mythique jeu 2D avec cet After Burner : Black Falcon sur PSP. Il s'agira toujours de piloter un avion et de tout détruire à l'écran façon Brutor. Avant d'avoir inséré le très précieux UMD dans la portable, je pressens déjà le pire...
Un jeu d'homme
La seule évocation du nom After Burner suffit à me transporter vers le passé, dans les années 90. Je me rappelle de mes folles après-midi au Centre Sega de Paris, qui constituait la principale cause de mon gouffre financier et me plongeait souvent dans l'impécuniosité la plus profonde. Malgré de brèves velléités pour épargner un peu de sous, je finissais toujours par tout dépenser en bornes d'arcade et autres attractions vidéoludiques. Parmi celles-ci il y avait le très ramenard After Burner de Sega, qui vous mettait dans une sorte de nacelle pouvant vous faire pivoter à 360° sur votre siège à condition d'être bien harnaché (NDJulo : le R360, formidable !). D'ailleurs la pauvreté des graphismes 2D du jeu faisait contraste avec le module sphérique futuriste dans lequel on vous attachait... La partie coûtait 30 francs à l'époque. L'expérience était courte, mais renversante, dans tous les sens du terme. Et à la fin, même si on terminait toujours avec un mal de crâne et un compte en banque un peu ballot, on avait l'impression d'être des hommes, des vrais.
Un principe flapi
Bon, dans cette conversion PSP réactualisée, After Burner : Black Falcon vous met dans la combinaison d'un pilote de chasse dont la mission consiste à détruire 13 avions qui ont été dérobés à l'armée américaine, dans le but d'une revente profitant aux terroristes. Pour commencer, vous piloterez un appareil tout pourri et devrez, selon les missions (au nombre d'une trentaine), remplir différents objectifs de destruction comme incinérer des chars, ou encore abattre d'autres zincs anxiogènes. Au terme de chaque stage, vous gagnerez la thune qui vous permettra soit d'acheter un avion plus puissant (il y en à 15 à débloquer), soit d'investir dans de l'armement mortifère. Il sera même possible pour les plus bourgeois d'entre vous de lâcher votre "pourliche" dans du tuning de zinc, grâces à de nombreuses skins très bien fichues. Réjouissance des yeuzes, quand tu nous tiens...
Un atavisme handicapant
Sinon, le jeu en lui-même est comme vous devez vous en douter assez répétitif. On reste très proche de l'esprit de la mouture radiculaire en 2D, avec une maniabilité de type arcade et des tonnes d'ennemis à éradiquer à l'écran. Tout se déroule à cent à l'heure et on n'a franchement pas le temps de réfléchir. D'ailleurs, il faudra downgrader intellectuellement, juste le temps de laisser s'exprimer librement et sans entraves nos réflexes reptiliens. Pour ce qui est de la réalisation, il n'y a pas de quoi fouetter un masochiste. Les graphismes restent sympas dans l'ensemble et le moteur 3D affiche loin, mais il n'y a rien de particulièrement transcendant, esthétiquement parlant. De plus, la limitation des actions est telle que l'on se fait royalement chier durant les parties. En effet, on ne peut que mitrailler, lâcher des missiles, donner un coup de boost et effectuer la toupille. Du coup, on se laisse vider de toute émotion roborative à cause de la monotonie des parties et du plaisir de jeu très proche de l'épiphénomène atone. Bref, avec son gameplay aussi rigide que le "réalisme socialiste", l'absence de After Burner : Black Falcon ne se fera pas sentir dans votre ludothèque pourtant éclectique.